Néo-journalisme et technologie : menace ou richesse pour l’information ?

Néo-journalisme et technologie : menace ou richesse pour l’information ?

24 septembre 2012 1 Par Alison Pelotier

Les tweets, les posts sur Facebook, les blogs alimentés toutes les heures. L’information circule sur le net à une vitesse grandissante. Avec les moyens du XXIe siècle, toute sorte de contenu peut être diffusée sur les réseaux sociaux. Et ce à moindre coût et par n’importe qui. A l’intérieur de ce microcosme d’internautes, des milliers de personnes qui s’approprient le titre de néo-journaliste. « Maniac Geek », blog trotter sur la Toile, à l’origine de l’article « Le journaliste vaut-il mieux que le blogueur ? » , argumente son point de vue. « Le journaliste doit se remettre en question dans le sens où il a un concurrent en la personne du blogueur. Il doit tenir compte que les gens en ont marre des médias dominants dont la seule qualité est d’écrire le plus rapidement possible ».

S’il affirme suivre les mêmes étapes qu’un journaliste lambda, en réalisant des interviews, en se tenant au courant et en vérifiant ses informations, il est aussi convaincu de la valeur ajoutée du bloggeur, c’est-à-dire, son indépendance. Mais la volonté de ne pas reprendre les dépêches AFP et de se différencier des journalistes encadrés par les grandes entreprises de presse, n’appartient pas à toute la blogosphère. Certains se contentent bien souvent d’alimenter un flux d’information que se répète systématiquement. Résultat : l’uniformisation des contenus sur le net.

C’est pourquoi, l’ancienne génération de reporters, stylo et carnet à la main, redoute cette nouvelle forme de journalisme. Malgré tout, ils s’y intéressent et s’adaptent de plus en plus à cette réalité, soit pour des raisons économiques, soit par simple plaisir personnel. Il n’en reste pas moins que le net a entièrement bouleversé l’univers de la presse, ainsi que la façon de concevoir l’information, de s’en approprier et de la retransmettre. Pour le bloggeur Laurent Colin le néo-journaliste, n’est ni plus ni moins qu’un citoyen ordinaire, ayant sélectionné et vérifié ses sources. En quelques mots, pour lui, tout le monde peut être journaliste si éthique et déontologie sont respectées. Ce qui n’est pas toujours le cas sur Internet. Mais il ne faut pas oublier que plagiat et propos erronées proviennent aussi des journalistes professionnels sur les sites d’information en ligne. Certains internautes préfèrent alors aller chercher l’information sur les blogs ou parfois en créer eux-mêmes, entraînant rapidement un cercle vicieux.

Le relais de l’information est donc un exercice dont le journaliste ayant une formation ou s’étant construit sur le terrain n’a désormais plus l’exclusivité. L’avancée de la technologie vient brouiller davantage ce tableau tant hétérogène que chaotique. Sans aucune intervention humaine, le Statsheet, un site d’infos entièrement écrit par un robot, inventée par l’américain Robbie Allen, répertorie 10 000 articles par mois, des centaines de sites, de comptes tweeter, Facebook et applications iphone générés par un simple algorithme informatique. Pour l’instant cette machine est capable de générer uniquement des articles de sport sur la base de statistiques. Mais qu’en sera-t-il dans quelques années ?

Une certitude : le journaliste n’est plus le « maître des sources ». Lui reste-t-il encore peut-être la finesse de sa plume.