Il manque un business plan.
30 octobre 2012 0 Par Jean-Pierre JusselmeOù est le business plan du futur ouvrage ? Pourparlers a posé la question à Marc Petit et à l’Etat. Les réponses ont été soit négatives soit évasives. Alors Pourparlers partage ses interrogations sur le coût de fonctionnement du futur ouvrage, avec l’intention de faire avancer la transparence et le débat public. Décryptages sur fond de crise des finances publiques locales. En attente d’être contredit….
Et si ce barrage devenait un gouffre financier ?
« Aujourd’hui, on en est à plus de 8 millions d’euros TTC de sommes engagées par le Syndicat des Barrages, s’exclame Jean Malet durant l’été ( voir courrier) Et encore, ce montant n’est pas définitif car certains coûts n’ont pas été pris en compte. Ça aura forcément un coût pour les usagers de Firminy. Le coût dépendra du mode de financement, de la durée des emprunts, de la durée d’amortissement, des subventions, etc. Les dépenses totales seront ramenées au mètre cube et au nombre d’utilisateurs »
Situé sur la commune de Saint-Genest-Malifaux, le Barrage est en cours de réhabilitation à l’emplacement de l’ancien barrage-voûte des Plats. Destiné à sécuriser la ressource en eau des communes du barrage des Plats et alimenter la dizaine de communes du Syndicat des Eaux de la Semène, l’ouvrage va coûter 6,2 millions d’euros. Sa réhabilitation est financé par l’Etat (744 000 euros), l’Agence de l’Eau Loire Bretagne (1 860 000 euros, le plus gros contributeur public), le Conseil général de la Loire (250 000 euros), le Conseil général de Haute-Loire (353 000 euros) et le Syndicat des Barrages, (2 993 000 euros, financé par un emprunt ). Cet engagement financier sert de viatique médiatique à Marc Petit.
« On peut tromper mille personnes une fois ou mille fois une même personne, mais pas mille fois mille personnes » (La cité de la Peur Les Nuls). La réplique d’Alain Chabat, Marc Petit la fait sienne : « C’est pas sérieux de contester un projet soutenu par autant d’acteurs. » commente Marc Petit qui affiche en cette rentrée une sérénité à toute épreuve « On a rajouté par rapport au budget initial 330 000 € en plus pour des mesures environnementales et 50 000 € consacrés à la remise en état de la conduite forcée du barrage de l’Échapre à Saint-Genest-Malifaux ». Les clignotants sont donc au vert pour le maire de Firminy. Bétonner et on verra après pour la vidange, la gestion des sédiments, les astreintes de l’Europe, la gestion de la dette…..
Huit questions…..
Les sirènes financières sont-elles si rassurantes ? Pourparlers a vu quelques fumées : les rapports du Clav, de la Ville d’Unieux , de la Dreal, le coup de gueule de Jean Malet ou d’Anne de Beaumont. Faute d’avoir eu en main un budget prévisionnel et un business plan complet, Pourparlers partage ses interrogations.

Les travaux vont débuter en novembre. C’est le bureau d’étude Stucky qui a mené l’étude.
1/ Les projections démographiques et économiques.
Elles ont été gonflées artificiellement pur justifier cette nouvelle réserve d’eau de 1,5 Millions de mètres cubes. A lire, le modèle plaidé par le commissaire enquêteur, on découvre un pays de cocagne avec des projections des besoins démographiques et économiques nettement surdimensionnées sur l’Ondaine et le Pilat. La redondance d’une telle sécurité, bien modeste au demeurant, est elle en adéquation avec la charge financière (10 millions d’euros) à supporter par l’usager ? Martin Arnould réclame une analyse détaillée « per capita » des consommations :
2/ Le coût de l’endettement
Pour les finances locales, le Barrage des Plats est de sinistre mémoire. Il a occasionné une amende de 10 000 € par le tribunal correctionnel (indemnisations pour la pollution occasionnée par l’insuffisance de surveillance lors de la vidange en 2004). Alors remettre l’ouvrage sur la table ? Dans un climat de rigueur budgétaire, avec des interrogations sur les modalités de financement et le coût du crédit (le syndicat va emprunter 2 993 000 €). Est-ce raisonnable en pleine période de crise financière ? Ne va t-il pas évincer d’autres projets ?
3/ Le coût des transports en camion des sédiments depuis le barrage vers l’aval.
Selon le rapport de la DREAL : «Le coût de la gestion sédimentaire, via le transport par camion notamment, ni de l’unité mobile n’est pas évalué dans l’étude d’impact. »
4/ L’absence de jonction fiable entre le barrage des plats et la station des quatre vents.
La veille canalisation est en « fonte grise au milieu des bois, sans servitude et sans accès ». Elle est actuellement utilisée seulement comme secours.
5/ Un investissement de 3,2 à 4 millions d’euros.
C’est la somme que le Syndicat des Eaux de la Semène devra dépenser pour moderniser l’usine de potabilisation de St-Just-Malmont.
6/ le coût de la vidange décennale.
Pour mémoire une vidange qui coûte 1 millions d’€ (prix de la dernière en 2005).
7/ Le coût de la remise en eau.
Elle pourrait augmenter fortement notamment avec la mise en place de périmètres de protections renforcés et la protection des espèces rares. Là-dessus, les édiles ne pourront faire marche arrière.
8/ Le coût d’une astreinte de l’Europe.
Si le processus en cours venait à détériorer la qualité de l’eau, ce serait une amende sur le modèle des amendes payées par la France pour la surpopulation carcérale.
Liste établie par Jean-Pierre Jusselme (pourparlers.info@gmail.com)
La ville d’Unieux a établi un business plan alternatif
Depuis les débuts, Christophe Faverjon est un opposant farouche au projet, notamment à propos de l’impact sur les finances locales. Le maire d’unieux, professeur d’économie, n’en démord pas, et fait une analyse coûts/avantages de budget prévisionnel, et a calculé l’incidence des choix sur le prix du m3 d’eau fourni aux usagers. La Ville qui représente 25 % de la population desservie demande à sortir du syndicat des Barrages. Une solution radicale qui péserait d’autant sur le business plan futur.
♦ Interconnexion avec la conduite du Lignon sur 20 ans avec une vidange totale, un tirage de 600 000 m3 (tous les trois ans) et les frais d’abonnement le coût de revient pour l’usager serait de 3,3 cts d’euro.
♦ Reconstruction du barrage avec le remboursement de l’emprunt, les amortissements et les coûts de fonctionnement en intégrant également 100 000 € de recettes issues de la vente d’eau au SES, le coût de revient pour l’usager des communes adhérentes au syndicat des barrages serait de 21,3 cts d’euro.
Soit : plus de 6 fois plus cher pour l’utilisateur final (Source : l’avis du conseil municipal d’Unieux du 13 février 2012).
Nota : Marc Petit conteste « ce chiffre très exagéré »et rappelle que le contrat avec la Stéphanoise des Eaux n’est intéressant que si on se connecte moins de 90 jours, (au-delà, surcoût de 7 cents), que la destruction de l’ancien barrage coûterait 1,5 ME, d’où une répercussion de 4 centimes d’euros au m3 sur la facture et qu’au final, « les deux solutions ont un coût quasiment comparable ». Il insiste également sur la dimension économique et touristique de cette gestion de l’eau paritaire et interdépartementale au barrage.
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