Pourparlers s’invite à la caisse

19 novembre 2012 1 Par Jean-Pierre Jusselme

Suite et fin du feuilleton sur l’euro vs la monnaie locale complémentaire. Parce que Pourparlers aime informer, questionner mais aussi réfléchir et prendre position, Pourparlers vous livre son analyse. A charge d’en débattre…

La création d’une monnaie locale complémentaire est une affaire sérieuse, pleine de bons présages, mais qui peut aussi faire pschitt.

Il y a deux gros avantages à utiliser une monnaie compémentaire locale (MCL) : le premier est de relocaliser les transactions financières. Chaque unité de monnaie locale est échangée contre un euro qui est alors placé dans des projets éthiques (lutte contre l’exclusion ou projets ayant recours au microcrédit). Ainsi, pendant que la monnaie locale circule, l’euro remplacé se rend utile. C’est le double effet kiss-cool. A noter

Le second réside dans la logique du réseau. La monnaie locale a plus de valeur que ce qu’elle affiche, elle tisse le lien social. Acheter ses légumes ou payer le coiffeur avec des monnaies locales, crée la communication autour de la monnaie et de ce qu’elle véhicule. Cela engage une boucle vertueuse de responsabilité sociale et d’ implication éthique.

L’initiative a besoin d’air. Pour que l’initiative soit viable il est nécessaire en effet d’avoir rapidement des boucles économiques. En gros que les artisans, producteurs locaux, administration et commerçants jouent le jeu et passent une partie de leur activité et donc de leur comptabilité en monnaie locale. Jusqu’aux impôts et aux services publiques qui pourraient entrer dans la danse. En d’autres termes, il faut une boucle, et cela doit se planifier.

Au delà de ces deux pré-requis, deux questions fondamentales restent donc. Quelle est la taille critique qui permettra à une monnaie de passer de l’état de “gadget bobo” à celui de vecteur économique réel ? Quelle est la place dans, et le mode d’accès des populations dites défavorisées, à ces nouveaux circuits locaux ?

Jean-Pierre Jusselme