Design de réemploi : la révolution venue de Cuba atterrit à Saint-Étienne
10 décembre 2012Pourparlers s’invite à la révolution du Design de réemploi. Une jolie bouture de cette révolution écologique et humaniste prend racine à Saint-Étienne dans la canopée design. Pourparlers effeuille les étages de cette fusée.
Design symbiotique, biocénose alimentaire, villages de villes sont des alternatives écologiques et économiques au schéma classique production/usage/élimination. La révolution du Design de « réemploi » peut toucher tous les domaines, de la vie courante, de l’intime du foyer jusqu’aux espaces publics de la Cité et de l’Urbanisme. Explorations de l’echo-system d’Open sources.
Design et déchets un oxymore ?
Design et déchets, un oxymore ? Pas certain. Avec les crises, ce design de réemploi pourrait prendre la vague, et devenir le « hype » absolu. Equation simple : le design classique est lié à l’obsolescence programmée. Il alimente une surabondance d’objets et de produits pour « faire tourner la machine ». Produisez, marketez et vous aurez l’abondance ! Le Design classique est l’ultime avatar de l’urbanisme de la révolution industrielle. Le Design de réemploi rebat les cartes. Le réemploi n’est pas le recyclage. Il donne une seconde vie aux objets mais « en les respectant dans leur identité, leur mémoire, et surtout, la forme des matériaux ». La Révolution est venue de Cuba. Face à l’embargo et à une pénurie de matériaux, les designers locaux (la population) ont inventés ou réinterprétés les matériaux à portée de main. Ernesto Oroza attire notre attention sur l’émergence de l’industrie vernaculaire à Cuba et la notion de désobéissance technologique. Leur révolution du « petit arrangement avec l’objet » a connu l’intérêt jusqu’à devenir des modèles pour les designers de la planète.
Une bouture à Saint-Étienne
Cette bouture iconoclaste est en phase incubatoire à Saint-Étienne. Open sources est un collectif de designers, architectes, menuisiers, hébergé et accompagné par le Comité d’animation pour tous sur le parc de Montaud (CAPM). Le collectif œuvre dans des locaux prêtés par la ville de Saint-Étienne. Les membres se prêtent en contrepartie à des séances d’animation vers les enfants à l’éco-conception, à la sensibilisation aux déchets et au réemploi. La ville fait ainsi coup triple : investir le champ du design de réemploi, accompagner souplement de jeunes pousses, mener des actions de sensibilisation au développement durable dans le champ de l’économie sociale et solidaire.
Le travail d’Open Sources commence à trouver place publique. Open sources et Baptiste Menu ont ainsi scénarisés l’espace du dernier salon Tatou juste lui donnant cohérence et profondeur de champs, qualités qui faisaient sans doute défaut aux précédentes éditions. Et un rendez-vous est programmé pour la Biennale du Design.
Monter une filière Design de réemploi.
L’atelier de Montaud fonctionne à l’échelle de l’artisanat et du prototype. L’atelier de Montaud est donc comme un laboratoire local pour « Jouer et travailler avec la complexité du réemploi ». L’enjeu dépasse l’artisanat. L’ambition est d’entrer dans un processus de design pour valoriser les déchets et passer à l’échelle d’une filière « Nous sommes là pour interroger la vocation industrielle du réemploi. » La seconde étape est donc la création d’une filière maitrisée des déchets comme celle d’Envie pour la niche des déchets informatiques et électroménagers. Le modèle économique reste à trouver. Courent-ils après une chimère ? Mission impossible ? La greffe « post mortem » d’objets morts à leur 1ere vie d’usage peut-elle prendre au niveau du corps industriel ?
Une troisième révolution industrielle ?
Le Design, dernier avatar du capitalisme consumériste et comme son aile avancée, va t-il disparaître avec la fin des ressources abondantes ? En clair, la crise écologique sonne-t-elle l’arrêt du design marketing pour un design du réemploi ? Il reste à trouver le modèle économique, industriel – peut être dans un mix idéal public/privé – derrière l’innovation sociale. Le défi n’est ni artistique (bien sûr on pense à Marcel Duchamp et à la révolution dada), ni même artisanale. Le cap de Bonne espérance aussi bien pour « Open sources » est le process industriel. A l’échelle du monde, quelques réalisations d’ingénieurs venus d’une autre planète trouvent déjà souche comme la ville danoise en totale symbiose industrielle de Kalundborg. Pourquoi ne pas profiter des synergies permises à Saint-Étienne autour du CIRIDD et accompagner localement cette transition?
Pourparlers s’interroge donc avec Open sources sur la vie de nos objets « marketés », condamnés à une vie éphémère car programmés pour l’obsolescence. Et pourparlers donne une petite tape amicale à ce projet concentré d’énergie grises, de valeurs écologiques et humanistes. Un programme ? Non un défi !
Jean-Pierre Jusselme
RT @PourparlersInfo: Design de réemploi : la révolution venue de Cuba atterrit à Saint-Etienne: Pourparlers s’invite à la révolut… htt …
En complément, voici le lien vers la plateforme Transitions développée par le CIRIDD : http://www.agora21.org/transitions/ et celui vers les communautés hébergées : http://www.agora21.org/transitions/community/pg/groups/world/
Bonjours,
Il y a bien belle lurette qu’en Afrique les canettes de soda en métal sont transformées en voitures miniatures et qu’au Brésil les chutes de maillots de bain en Stretch composent des tapis.
Là-bas, les matières et les objets ont toujours fait partie d’un grand processus de recyclage. En ces temps d’alerte rouge sur l’avenir de la planète, voilà que les pays riches se passionnent à leur tour pour les matériaux pauvres. Pas foncièrement écolos, mais citoyens responsables, les designers sont ainsi de plus en plus nombreux à s’insurger contre le gaspillage, n’hésitant plus à fouiller dans nos poubelles, à écumer fripes et brocantes pour dénicher la perle rare: une matière première déjà existante et prête pour une nouvelle vie au terme d’une lente et parfois laborieuse transformation. Car, après des années de bricolage, les créateurs subliment les rebuts comme jamais. Aussi élégantes que luxueuses, leurs réalisations n’ont plus rien à envier à leurs voisines flambant neuves.
(je rajouterai et n’en sont pas forcément moins cher et sont souvent vendue en galerie malheureusement !!! sic.)
Au Brésil, les frères Campana ont lancé le mouvement dans les années 1990 en imposant leur controversée « esthétique de la favela »: du mobilier de très haute facture, fabriqué à partir de chutes de tissus, de bois ou de cuir et vendu dans les galeries de New York ou de Milan.
aujourd’hui, la récupération étant devenue un courant esthétique à la mode ». De fait, le rebut offre une formidable matière à des créateurs en quête de singularité. C’est parce qu’elle voulait travailler le papier qu’ Elise, s’est rendue dans l’usine de recyclage de la société Paprec, dans la région parisienne. Elle y a découvert des kilomètres de rouleaux de tickets de caisse vieux de plus de dix ans qui lui ont donné l’idée de lampes. « J’ai eu envie de donner une certaine noblesse à ces détritus.
les matériaux de récupération sont avant tout choisis pour leur valeur esthétique. Yves a ainsi jeté son dévolu sur les sacs en lin vert de l’armée de terre, qu’il achète par centaines dans les surplus militaires. « J’aime le vécu de cette matière, mais, surtout, ces lins ont une patine et un toucher inimitables bien plus intéressants qu’une matière neuve », explique le créateur. Trié, lavé, assoupli puis découpé, le tissu est ensuite réutilisé avec sa rusticité comme housses de coussins ou rideaux, mais sert aussi à créer des sacs à main et des vestes. Parfois l’anse du balluchon est conservée, ainsi que l’étiquette portant le nom du soldat auquel il avait appartenu. Un supplément d’âme auquel les clients ne sont pas insensibles.
Les possibilités de recyclage sont infinies. De même que pour le textile (le polaire est fabriqué à partir de bouteilles en plastique recyclées), de nouvelles matières apparaissent dans l’univers de la décoration. Médaille d’or du concours Lépine en 2006, Bernard Chaize, ingénieur chimiste de formation, a inventé le Pévéchouc: du PVC recyclé provenant notamment des tableaux de bord des voitures. Idéal pour confectionner sacoches ou pochettes.
Personnellement il y à plus de 20 ans j’ai récupéré des balustres d’escalier non conforme dans une usine Stéphanoise aujourd’hui disparue j’ai fabriqué table basse, étagères diverses, rayonnage en ayant toujours le même module de base en terme de dimension ce qui obligeait à avoir une certaine inventivité…..
Ces quelques meubles fait à l’époque en réemploi il tiennent sont toujours là! Tenant toujours la route en terme esthétique.. rendant leurs service au quotidien…
Du plus loin que je me souvienne….J’ai toujours aimer faire…
récupérer, transformer, bidouiller, démonter…. de la vielle machine à coudre, à écrire, ordinateur pour voir ce qu’il se logeait dans leur cœur pour comprendre l’âme de la mécanique et des objets…
Tiens, je devrais aller faire un tour à Cuba…moi…
« Nous croulons sous les objets inutile !
Utilisons davantage ce qui est à notre portée!
Nous devons faire évoluer notre regard sur le banal! »
Didier Laforest,
Tour à tour…Menuisier, soudeur, imprimeur, livreur, sculpteur et maintenant Formier….
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