Le CLIC, quand les citoyens interrogent les politiques
21 août 2015Lors des dernières campagnes municipales, le CLIC, le Collectif Local d’Informations Citoyennes (Sens Public, Forum de Lyon, le Lyon Bondy Blog, Radio Pluriel, Free Landz, Pourparlers, etc…) ont réalisé des entretiens avec tous les candidats aux primaires de l’UMP et des verts.
Cette presse alternative (Sens Public, Forum de Lyon, le Lyon Bondy Blog, Radio Pluriel, Free Landz, Pourparlers… ) en Rhône Alpes est la proposition d’une autre forme de presse, détachée des enjeux commerciaux. « Médias associatifs et Médias au service de la citoyenneté, de la démocratie, de l’intérêt général. Médias d’éducation populaire au service de l’émancipation citoyenne. A ce titre, ils sont légitimes à donner à leurs publics une information de qualité. Une information qui leur donne un complément à celle des médias de masse traditionnels » explique Thierry Borde, permanent des médias citoyens. D’où des entretiens de plus d’une heure dépassant des polémiques de l’agenda tactique des campagnes. En donnant du temps au temps » le lecteur électeur peut se faire une idée bien précise de la pensée de chacun, appréhender peut-être davantage la complexité d’un paysage politique mouvant, dont les lignes en constante mutation ne correspondent plus véritablement à la représentation qu’on nous en donne encore » explique Thierry Borde.
A lire l’intégralité sur http://www.mediascitoyens.eu
INCIPIT
Michel Havard, le vainqueur des primaires UMP
Cinquième et dernier entretien de notre cycle « CLIC pour 2014 » consacré aux primaires UMP : Michel Havard, président du groupe municipal d’opposition « Ensemble pour Lyon », candidat aux primaires lyonnaises de l’UMP, était notre invité le 23 mai 2013 dans les locaux du Lyon Bondy Blog. Il a depuis gagné ces primaires, remportant le second tour face à Georges Fénech par 54% des voix, et sera donc le candidat de l’UMP face à Gérard Collomb l’an prochain.
(Extrait)
CLIC : Pendant les deux mandatures de Gérard Collomb on a vu se développer pas mal de grands projets : le musée des Confluences, l’Hôtel-Dieu, le grand stade… Que pensez-vous de ces projets qui ne sont pas toujours de bonne idées écologiques et qui sont aussi, souvent, des gouffres financiers ?
M.H. : Les principaux reproches que je fait à Gérard Collomb, c’est, d’une part sa gouvernance : il décide et ensuite il informe. Je préférerai être informé, discuter et ensuite qu’il décide. Et puis je lui reproche aussi sa politique de grands projets parce qu’il a souvent oublié le quotidien des gens. Dans certains quartiers je ne suis pas sûr que la vie se soit améliorée ces dix dernières années. Je rétablirai donc l’équilibre entre les grands projets et les problématiques de la vie quotidienne dans chacun des « villages » de la ville. Pour autant, il faut avoir des grands projets car c’est ce qui fait avancer la métropole : le sport, la culture, les services au public… Sur quelques grands projets j’ai quand même quelques difficultés. Grolée, je ne suis pas sûr que l’on puisse parler de grand projet, je pense que c’est plutôt une catastrophe commerciale, et juste à côté il y a l’Hôtel-Dieu. A ce sujet c’est pour moi scandaleux qu’un bâtiment avec cette histoire soit confié à 100% à un opérateur privé. Je pense que les HCL puisque c’est eux qui avait la responsabilité de ce bâtiment aurait pu réserver, ou mettre dans le cahier des charges une clause qui aurait obligé l’opérateur qui récupérait le lieu, à dédier une partie de ce bâtiment – même 10% du bâtiment cela aurait déjà fait une sacrée surface – à des activités d’intérêt général. J’avais par exemple proposé que des universités puisse trouver ici un lieu d’accueil, que les pôles de compétitivité, dont on parle beaucoup, puissent y trouver une vitrine, que l’on en fasse un musée de la santé (et dans le bâtiment de l’Hôtel-Dieu cela ne semble pas idiot)… Pour que ce lieu reste une vitrine des activités d’intérêt public qui font partie de l’histoire de la ville. Collomb a préféré donner ce lieu à un groupe. Le paradoxe c’est que, comme d’habitude, il va se rendre compte (mais trop tard) que l’on avait raison, et on risque de se retrouver à payer pour quelque chose que l’on aurait pu éviter de payer au départ. A mon avis, je donne quelques mois au projet pour que les Lyonnais se retrouvent mis à contribution pour sponsoriser le projet qui sera devenu le projet d’Eiffage. La cité de la gastronomie, par exemple, pourquoi Collomb voudrait-il la placer dans l’Hôtel-Dieu ? Parce qu’il va ainsi répondre aux arguments qu’il n’y a pas d’activité d’intérêt public dans ce lieu, mais c’est aussi de l’argent qu’il va donner à Eiffage. Si cela avait été prévu dès le départ, on aurait donné qu’une seule fois l’argent à ce groupe, mais là, on va payer deux fois.
Pour ce qui est du musée des Confluences, à l’époque j’étais conseiller général et j’étais le seul à considérer qu’il y avait beaucoup d’argent dans le bâtiment et peu dans la culture dans le cadre de ce projet. De plus je me demande comment on va payer les frais de fonctionnement de ce bâtiment. Alors, cela fera un bâtiment remarquable (on aime ou on n’aime pas l’architecture mais ce n’est pas le sujet) mais les gens viendront le voir de l’extérieur. L’objectif d’un musée c’est quand même que les gens rentrent dedans. On verra une fois passées les premières années (avec l’effet nouveauté), dans trois-quatre ans, s’il y a un public suffisant pour prendre en charge les frais de fonctionnement, parce qu’en période d’argent public rare cela coûte très cher au contribuable. Donc, on verra ce que donnera le contenu du musée et sa fréquentation, et j’espère, vu ce que l’on a investi, que ce sera un grand succès.
Juste à côté, il y a le quartier de la Confluence, là aussi, une erreur historique a été faite en n’y implantant pas le métro, j’ai déjà eu l’occasion de le dire. Bien–sûr, Maire de Lyon, je ne ferai pas le métro à Confluence. On vient de mettre 80 millions d’euros pour faire le prolongement du tramway. Aujourd’hui je ne sais pas qui irait casser une infrastructure toute neuve qui a coûté 80 millions d’euros. Pas moi en tout cas. Par contre, j’ai proposé la création d’une nouvelle ligne de métro pour relier Saint–Paul et la Part-Dieu. Je pense que si on veut que les gens garent leurs véhicules, il faut qu’ils aient des moyens de transport efficaces.
Georges Fenech, personnage clef de la droite lyonnaise
Georges Fenech, pourtant soutenu au second tour de ces primaires par ses adversaires du premier, a perdu le 9 juin 2013 face à Michel Havard qui affrontera Gérard Collomb au second tour. Les nombreux soutiens autour de Georges Fénech en font néanmoins désormais un personnage clef de la droite lyonnaise… Retrouvez l’entretien que Georges Fénech avait accordé au « CLIC », en mai, avant les Primaires.
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Etienne TETE, un Vert de combats
Après les primaires de l’UMP, le CLIC s’intéresse à la désignation des candidats écologistes lors de l’Assemblée Générale du mouvement « Un nouveau souffle pour Lyon » du 29 juin 2013. Des élections qui ont vu la consécration d’Etienne Tête et d’Emeline Baume comme futures têtes de liste.
Quelques jours avant le scrutin, le CLIC recevait Etienne Tête. Avocat, Conseiller Régional, celui-ci s’est particulièrement fait connaître dans la défense de nombreux dossiers au Conseil Municipal de Lyon et par son opposition à Gérard Collomb au sujet de grands projets. Ce qui lui valut le retrait de ses délégations d’adjoint au maire. Une campagne au goût de revanche ?
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