Sans papier et client à la FNAC
22 août 2015 0 Par Jean-Pierre JusselmeSans papiers et client de la FNAC. Récit.
3 ans. Joseph y pense chaque jour. 3 ans qu’il ne possède plus de titre de séjour et donc le droit légal de résider en France. 3 ans qu’il ne peut donc ni repartir chez lui, ni prendre l’avion. Il ne touche plus la CAF, ce qui a considérablement augmenté ses dépenses. Pourtant, l’interview finie, un doute subsiste, me retournant sans cesse l’esprit. Ce garçon est-il malheureux ? Le récit de ces trois années laisse à penser que non. Joseph a connu un parcours un peu chaotique au niveau de ses études : parcours chaotique qu’il attribue à un manque de motivation mais aussi aux nombreuses grèves universitaires qu’il a connues. Il affirme ne pas avoir eu cours pendant plusieurs mois. Le jeune homme s’est depuis, repris en main. Un regain de vitalité qui a paradoxalement coïncidé avec le début d’un statut de sans-papiers. Pourtant, sa vie n’a pas vraiment changé. Il s’est retrouvé plusieurs fois à l’hôpital, et a pu recevoir sans problème des soins. Son titre de séjour ne lui a jamais été demandé. Son inscription à la fac et en école se sont aussi déroulées sans anicroches. La non plus, son titre de séjour ne lui pas été demandé. L’étudiant évoque aussi les achats en plusieurs fois faits sur internet et la téléphonie mobile. Les achats en plusieurs fois nécessitent une pièce d’identité. Joseph tente le coup avec son passeport. A sa grande surprise, l’achat est validé et il parvient donc à acheter à crédit. Son passeport devient ainsi son nouveau sésame. Il parvient ainsi à prendre une nouvelle ligne mobile et même, à ouvrir un nouveau compte bancaire. Au cours de l’ouverture de son nouveau compte bancaire, il précise que son titre est en attente de renouvellement et la banque accepte ainsi la pièce d’identité de son pays d’origine. Joseph concède que travailler sera beaucoup plus difficile en étant sans papiers, mais que sa vie d’étudiant n’a en rien été altérée par ce nouveau statut. « Etre orphelin de son titre de séjour aurait été problématique si je n’avais vraiment pas les moyens, mais je suis chanceux à ce niveau-là… » avoue le jeune homme. Il a une pensée pour les autres sans-papiers : ceux qui n’ont pas les moyens et qui mènent une vie difficile. Vivre agréablement sans titre de séjour est donc possible si on a les moyens. Joseph assure qu’ils sont plusieurs dans ce cas. Pas fiers d’être sans papiers, mais heureux de pouvoir mener une vie normale.
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Pourparlers est son troisième enfant numérique. Après une webradio éphémère, "Radio Libertés", et une régie mulitmédia "CPC 3.00", l'heureux papa est ravi de partager la venue au monde de www.pourparlers.eu. Ce dernier venu entre sur la Toile et fait ses 1eres dents. Il passe déjà en mode "rebelle". A suivre...