1 millions d’Euros pour les agriculteurs de la Loire. La stratégie de l’urgence
12 septembre 2015Dans l’urgence, le Conseil régional de Rhône-Alpes et le Conseil général de la Loire débloquent respectivement 8 et 1 millions d’euros pour une aide exceptionnelle aux agriculteurs face à la sécheresse de cet été. L’argument est la régulation du marché car les éleveurs menacent de « décapitaliser », en clair de vendre des têtes de bêtes.
Surprenante conférence de presse. En présence de Madame Chantal Brosse, vice présidente en charge de l’agriculture et de Raymond Vial, Président de la Chambre d’agriculture de la Loire, Bernard Bonne, président du Conseil général annonce un plan d’aide d’urgence pour les 4000 agriculteurs de la Loire. Une annonce faite ex cathédra, sans consultation des groupes, ni date d’inscription aux débats de la docte assemblée. « On a les 2/3 de majorité au Conseil général ». Petite entorse au règlement ? Ou court termisme politique ? Le Puy de Dôme lui mettait 500 000€ sur la table en juillet. Depuis 2008, plus de 1,5 million d’euros a été versé par la Loire pour venir en aide au monde agricole touché par des situations d’urgence.
Le même jour, la FDSEA et la Chambre d’agriculture avaient réuni les députés et sénateurs de la Loire sur plusieurs questions sensibles pour la filiière : relations avec la filière agro-alimentaire, fourrages, etc… Tous les élus de la république avaient émargés et fait tête basse devant les moyens pédagogiques déployés. Autant dire la sensibilisation des décideurs.
L’argent débloqué est un message de soutien aux agriculteurs et indirectement aux banquiers. « Il faut qu’ils achètent du fourrage » vitupère le Président Raymond Vial. Et l’avenir ? Pour mémoire, la décennie est au troisième plan d’aide sécheresse, avec des montants qui vont crescendo. L’occasion n’aurait-elle pas pu être prétexte à organiser des tables-ronds autour des questions de l’eau et du développement durable ? Le Président de la Chambre d’agriculture reconnait la nécessite de repenser la question de la gestion de l’eau dans sa globalité, mais il refuse les « approches dogmatiques » de l’Agence de l’eau et de la FRAPNA. Autant dire que les tables rondes ressembleront aux chaises musicales.L’urgence qui se répète, cela ne s’appelle t-il pas une question stratégique ?