Saint-Etienne en 1ere division cinéma

Saint-Etienne en 1ere division cinéma

6 septembre 2015 0 Par Jean-Pierre Jusselme

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En cette rentrée, Canal +  a programme deux films -« Les lendemains qui chantent » et « Bodybuilder » – ayant Saint-Etienne comme décor de cinémas et âme de l’histoire.

Le film est écrit par le réalisateur avec Julie Peyr (qui a notamment cosigné Jimmy P. [film review, bande-annonce, film focus] d’Arnaud Desplechin.

1382838_220430141457787_896978005_nProduit par Hole in One Films (la société du réalisateur) avec Why Not Productions (Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat), Bodybuilder  en tournage du 23 septembre au 22 novembre 2013 à Lyon et à Saint-Étienne. La distribution dans les salles françaises sera assurée par Mars Films. C’est à Gym and Co en octobre-novembre 2013 que le comédien et réalisateur Roschdy Zem a glissé sa caméra. Avec son équipe, il a occupé les lieux pendant plus d’un mois. « Contrairement à d’autres salles bon marché et sans âme où il faut saisir un code pour franchir leurs portes, à Gym and Co, il ya l’ambiance et le matériel ! »body_002

Bodybuilder « Une tribu d’Egos »

Le tournage du film de Roschdy Zem: Bodybuilder  m’a incité à regarder d’un peu plus près les analyses sociologiques sur ce sujet. Qu’est-ce qui se joue dans la pratique du bodybuilding poussée à un certain niveau ?

C’est ce qu’a cherché à déterminer l’anthropologue finlandaise Taina Kinnunen grâce à un travail de terrain(T. Kinnunen, « Bodybuilding et sacralisation de l’identité », Ethnologie française, avril-juin 2004.)   Selon son étude, le bodybuilding extrême (par opposition à des pratiques plus profanes de ce sport) n’est pas une simple occupation, mais un « style de vie global » construit sur une opposition forte entre le « pur » et l’« impur ».

ooOn retrouve cette opposition à propos de l’entraînement : les bodybuilders valorisent les mouvements où l’effort est tout entier supporté par le muscle que l’on entraîne alors que le mouvement est considéré comme impur quand la charge est trop lourde et défigure le geste. Les « poids libres » (poids et haltères) sont considérés comme sacrés alors que la seule pratique des appareils de musculation est tenue pour insuffisante. La nourriture est également investie d’une forte charge symbolique : entrent dans la catégorie du pur les protéines et les sucres lents, tandis que les graisses et les sucres rapides sont rangés dans l’impur.  Le bodybuilding valorise l’idée du sacrifice : il faut accepter la douleur, les privations, fuir l’hédonisme, se consacrer entièrement à cette pratique. T. Kinnunen montre que le corps dans le bodybuilding est à la fois un moyen et un objet de sacralisation, qui vise à satisfaire les critères culturels du groupe. À l’ère du « body boom » généralisé, où le corps est compris comme instrument primordial de la fabrication de l’identité, source d’expériences profondes, ainsi que fin en soi, objet de toutes les adorations [Frank, 1991 ; Turner, 1991 ; Shilling, op. cit.], le corps peut être conçu comme centre du processus de sacralisation de l’identité. Il est alors le centre symbolique permettant l’établissement de frontières entre le profane et le sacré, comme le manifeste l’opposition « pur »/« impur » dans les sphères sociales, rituelles et idéologiques du bodybuilding. Nous n’étions pas seuls. Race, nationalité, cela n’avait aucune importance. Avant toute chose, nous étions des bodybuilders – et tout devenait plus simple grâce à cela.[Sam Fussel, ancien pratiquant de bodybuilding de haut niveau, 1992 : 83].  

Serge Freydier, dit le Poulpe

C’est une grosse machine, ils sont venus à 80 personnes, 5 camions. (Fabien Gil, gérant de Gym and Co)

Depuis un an, Ciel ! Les Noctambules mène la mission de fédérer le réseau des professionnels du son et de l’image de Saint-Etienne. Une étude a fait état des lieux des structures présentes sur le bassin stéphanois et a débouché sur la création d’une plateforme internet qui rassemble toutes les informations utiles au grand public et aux professionnels de l’audiovisuel : agenda des évènements, annuaires des structures, actualités audiovisuelles… Lancement du site internet pour bientôt !

Les lendemains qui chantent

84801806_pProduit par Antoine Rein, Fabrice Goldstein et Caroline Adrian pour Karé Productions et Delante Films, Des Lendemains qui chantent est coproduit par France 2 Cinéma et Rhône-Alpes Cinéma. Préacheté par Canal+ et Ciné+, le film a bénéficié de huit semaines de tournage en Ile-de-France et en Rhône-Alpes (notamment à  Lyon et à Saint-Etienne). La distribution dans les salles françaises sera assurée par UGC et les ventes internationales par TF1 International.

Ecrit par le réalisateur, le scénario revient sur les années 80-90, sous la forme d’un récit initiatique, du roman d’une génération à travers les trajectoires croisées de ses quatre héros : Léon (Pio Marmai), journaliste désenchanté et caustique refusant les compromis ; Olivier (Gaspard Proust) son frère, communicant aux dents longues; Sylvain (Ramzy Bédia), l’ami d’enfance, businessman de la fesse. Et enfin, Noémie (Laetitia Casta ), déçue par la politique, mais qui cherche de nouvelles formes d’engagement.

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