Hoboken Divison un premier album prodigieux !

Hoboken Divison un premier album prodigieux !

23 mai 2016 1 Par Simon Pernin

Après le génie de Ian Dury et son gang Mancuniens inspiré pour le nom par les bordels parigots destine au bosch du III Reich. L’esprit de Bessie Smith et de Rl Burnside accouche d’un duo nancéen : Hoboken Division. Le groupe se forme en 2011 avec Marie Rieffly au chant avec une voix rocailleuse jazzy et Mathieu Cazanave à la gratte pour un blues sauvage et travaillé. Le duo tourne de partout en France en partageant la scène avec Sallie Ford, Archive ou encore The Inspector Cluzo.


a3507226431_2Le groupe arrive avec son premier album « Arts & Crafts » enregistré à Toulouse au studio Swampland par Lo Spider, édité sur le label Messin  » La face cachée » qui est un diamant brut pour les amoureux de Blues du delta, crasseux et garage. La pochette est signée par le Tatoueur Lyonnais Jean-Luc Navette qui nous rappelle le trait aiguisé du dessinateur Robert Crumb ou encore de Bernie Wrighton. Le groupe est un adepte de l’artisanat et du DIY (do it yourself) comme le prouve la production, l’enregistrement et la confection de l’album ainsi que leur totale implication dans leur musique et dans les milieux alternatifs.  » On a décidé de tout arrêter à côté, pour s’investir à 100% dans Hoboken Division » confie Mathieu. Une musique Blues garage ou se mêlent la slide guitar, des boîtes à rythmes, la voix sensuelle et mielleuse de Marie, la justesse des solos et des riffs martelés par Mathieu  comme un bombardier Tupolev. Un delta blues trash prêt à faire danser les fantômes de Son House et Skip James.

« Comme si le (Jon Spencer) Blues Explosion avait mangé Alisson Mosshart au petit déjeuner (leader de The Kills et The Dead Weather)»

hobokenLa galette à peine posée sur la platine que résonnent les premières notes de « Shoot That Chicken » qui nous propulsent tout droit vers un blues rugueux et vrombissant, un road trip à travers les plaines du Mississipi. Un guitare slide saturé et maîtrisé parfaitement par Mathieu pour vous envoûter et vous prendre aux tripes.
La voix de Marie s’éreinte pour laisser place au très jolie « Mighty Mistress » qui donne l’impression d’être sortie tout droit des locaux de Third Man Records. Un morceau sûrement très influencé par Monsieur Blanc ( Jack White ) l’ex leader des White Stripes, tant avec le jeu de guitare que la batterie minimaliste qui fait penser aussi à Sara Romweber et ses sections rythmiques très country-blues.

« Tout est dit, tu n’as plus qu’à prendre tes jambes à ton cou natty pour dépenser ton oseille »

image_evento_final_13950_2015-03-26_20_34_21« Run » est un morceau plus marqué garage punk, un rythme plus rapide avec une basse lancinante et une guitare plus percutante.
« Everything´s is Fine » arrive comme un oasis de fraîcheur porter par une voix sensuelle accompagner d’un riff réduit à sa forme la plus simple qui tourne en boucle pour nous offrir un bijoux brut d’un blues épurée. On enquille avec « Sugardaddy » un morceau plus garage scandé par une voix sombre et profonde qui est renforcé par une guitare survatimine à la Fuzz. Le groupe s’essaye avec « Desertion » à un style beaucoup plus psyché-planant, invitant à la fête le fantôme de Sky Saxon.
« Late Night Riot » est un morceau qui  revient à un garage franc et sans concession avec une tournure en boucle qui ne fait qu’évoluer tout au long du morceau avec de multiples superpositions de guitare. Avec « The Coffe Shop » on revient au blues crasseux, rude et efficace avec un riff qui lâche plus votre boîte crânienne et une guitare saturer jusqu’à suffoquer. C’est repartie pour un shoot de guitare slide mortel !
6a013486c547bd970c017d42d6fc1d970c-800wiL’esprit et la musique de R.L. Burnside à planer tout le long de l’écoute de l’album. Maintenant c’est eux, les Hoboken Division qui s’attaquent de plein au front au grand R.L. Burnside en reprenant « Shake Em On Down ». Une reprise de grande classe, qui prend une dimension supérieure avec la voix sensuelle de Marie.
L’album se termine avec une ballade sublime sous le nom de « The Blues Devils ». Je crois que tout est dit avec ce dernier titre.
Les Hoboken nous livrent un album de blues trash de grande classe tout en se moquant de la bien pensance musicale actuelle pour laisser champs libre à leur créativité. Un premier opus merveilleux, sauvage, recherché.. Bref c’est une tuerie!!!