Une école de cyberflics
19 octobre 2016Kaspersky sonne l’alarme face à la grave pénurie d’experts en cybersécurité, et lance son concours Talent lab
La jeunesse technophile pourrait combler le déficit de compétences qui ne cesse de croître, tandis que les employeurs cherchent à lutter contre la menace croissante de la cybercriminalité et les intrusions en masse dans nos vies publiques et privées. Mais le secteur ne parvient pas à définir un chemin clair pour que les jeunes trouvent du travail, perfectionnent leurs compétences et servent la société. Au lieu de cela, ils se voient tentés d’exacerber la cybercriminalité et non de l’empêcher.
Dans une nouvelle enquête mondiale menée auprès de 9 674 consommateurs et entrepreneurs des États-Unis et d’Europe, Kaspersky Lab a découvert que les moins de 25 ans, hautement qualifiés et très impressionnables, sont déjà insensibles au choc des cyberattaques de grande ampleur. Leur inquiétude ne surpasse que marginalement leur curiosité, voire leur respect pour ces types de crimes.
- Seulement la moitié (50 %) des moins de 25 ans est disposée à participer de manière effective à la lutte contre la cybercriminalité ;
- En fait, 57 % des moins de 25 ans considèrent que le piratage informatique est une compétence « impressionnante ». Les Français sont particulièrement à l’aise avec les hackers et 61% sont impressionnés ou très impressionnés, à l’image de leurs voisins Allemands (63%). En revanche, ce chiffre est bien moins élevé aux Etats-Unis (45%) et au Royaume-Uni (49%).
- Nombre d’entre eux sont déjà aptes à brouiller les frontières, avec un tiers des moins de 25 ans (31 %) capables de cacher leur adresse IP, par exemple.
- Et tandis que 27 % ont envisagé une carrière dans la cybersécurité, parmi lesquels un grand nombre (43 %) considère qu’il s’agirait d’un bon usage de leur talent, bien d’autres admettent une tendance à se livrer à des activités plus discutables.
- En France, seuls 44% des répondants lutteraient contre le cybercrime s’ils avaient les compétences nécessaires en piratage, soit le taux le plus faible de l’étude, derrière des pays comme le Royaume-Uni (47%), l’Allemagne (49%), ou les Etats-Unis (53%).
Pirates plutôt que flics
Qu’ils soient les têtes pensantes de ces exploits ou des fantassins à la solde de gangs criminels, les pirates adolescents ont été associés à une myriade de cybercrimes très médiatisés au cours des dernières années, notamment les attaques contre l’entreprise américaine de divertissement Sony , le distributeur américain Target, le site parental britannique Mumsnet, et le fournisseur de haut débit britannique TalkTalk. Même les organismes chargés de les arrêter ont été pris sous le feu, avec la CIA et l’Agence du crime organisé grave (Serious Organized Crime Agency – SOCA) ayant été ciblés par des pirates adolescents au Royaume-Uni en 2012.
« Comme le montrent les récentes attaques contre Sony Entertainment et Ashley Madison, où des données très privées ont été rendues publiques, la cybercriminalité menace de détruire les fondements de la vie publique et privée si l’on ne s’y attaque pas. Pourtant, notre enquête démontre trois choses : un manque désespéré de compétences dans la sécurité de l’information, la capacité des jeunes à entrer dans la brèche, et une défaillance du secteur à laisser ces jeunes faire leurs premiers pas » explique Tanguy de Coatpont, directeur général de Kaspersky Lab France La dernière étude internationale sur le marché du travail de Frost et Sullivan prévoit une pénurie de 1,5 million de professionnels en sécurité de l’information d’ici à 2020. L’enquête révèle que 93 % reconnaissent que la profession doit évoluer en fonction du contexte et 87 % conviennent que la génération numérique est nécessaire pour contribuer à la lutte.
Talent lab
« Nous reconnaissons que Kaspersky Lab, en collaboration avec nos pairs dans le domaine de la cybersécurité, a un rôle à jouer. Notre société aborde ce problème mondial de façon directe en s’investissant activement pour contribuer à sa résolution. Le Talent Lab que nous avons lancé il y a peu est un parfait exemple. » explique Eugene Kaspersky . Talent Lab est un concours international pour les étudiants et les jeunes professionnels âgés de 18 à 30 ans qui encourage les personnes talentueuses à trouver des solutions novatrices aux défis variés en matière de cybersécurité. Les premiers prix comprennent une subvention de 10 000 $ pour la formation continue, une participation aux Cannes Lions, et une invitation au Sommet des analystes de la sécurité (Security Analyst Summit – SAS).